... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

dimanche 26 avril 2009

le tutu, princesse sapho


alors là les enfants arrêtez TOUT...

si vous écoutez skyrock, appelez ces jeunes couillons pour leur déclarer: les problèmes de boutons sur le gland, y en assez, lisez le TUTU, nom de dieu!

si vous écoutez rmc, appelez "les grandes gueules" ( émission surréaliste s'il en est, mais dans le sens péjoratif du terme) pour déclarer: la tva, l'album de carla, basta! les radars, les chiens qui pleurent , ma belle-mère au crazy horse , qui a tué qui et pourquoi, on s'en fout: lisez le TUTU, nom de dieu! sauf daguin qui ne sait pas lire: on l'autorise à s'étouffer avec son pâté...

si vous croisez ppda, dîtes-lui, bien fait connard! t'avais qu' à parler du TUTU au journal ( et pour une fois que l'inénarrable mari de la chanteuse prends une bonne décision , on va pas pleurer, non...)

bientôt le quatorze juillet: arrêtez tous les défilés, et hurler dans vos mégaphones: moi, je lis le TUTU, nom de dieu...

au prochain match des bleus, crevez le ballon, et allez sur le pré, lire le TUTU nu, en vous roulant dans l'herbe...

sur les plages, aux restaurants, dans les caves des cités et les avions à réaction, lisez le TUTU...

vous ferez peut-être un lyon-paris en 18 secondes, qui sait...


voilà donc un bouquin écrit en 1891, et qui devait être publié par genonceaux ( premier éditeur en quelques mois de lautréamont et rimbaud, excusez du peu...); notre ami ce serait mis au vert quelques temps(ceci est établi,à cause d'un bouquin menacé de censure, peut-être celui-ci,du reste), le livre ne paraissant jamais... l'étonnant pascal pia , qui écrivit à son propos un article révélant son existence dans la quinzaine littéraire en 1966, l' aurait déniché grâce au hasard seul, et n'en a jamais dit plus... pas une trace de ce manuscrit, même à la BNF... d'autant plus étrange que ses 200 pages annoncent jarry, dada, queneau, les surréalistes, rien que ça... certains aspects du bouquin sont même étrangement contemporains... l'aérolite , pour reprendre rìos, serait-il apocryphe... il ne fut publié chez tristram qu'en 1991... aujourd'hui réédité par le même, augmenté de 3 postfaces: une inédite de julian rìos, un extrait du texte fondateur de pia, et une enquête de j.j. lefrère, retraçant le parcours rocambolesque du bouquin...si c'est une supercherie, ce que personne ne semble penser aujourd'hui, d'après la nombreuse littérature que j'ai pu compulsé hier-merci le ouèbe- on en veut beaucoup, des "comme cela"... sinon, on peut toujours rêver à ce cas de "pathologie littéraire" ( libé) , à ce livre " prodigieux, lyrique, délirant et beau, qui se déforme comme sous la pression d'un rêve" ( la quinzaine)...

pour ma part, j'ai eu la sensation surprenante, à sa lecture, du silence de la nuit déchiré par le franc éclat de mon rire...

un court extrait:
"le mariage se sacrementa à saint-germain -des-prés. la mariée,le marié, et les gens de la noce portaient le deuil. on en avait décidé ainsi, afin de ne pas faire comme tout le monde. l'évêque de djurdjura prononça une gaillarde allocution, il s'étendit longuement sur les plaisirs du mariage et, à voix basse, insinua: vous allez vous en payer, mes gaillards, la france vous en sera reconnaissante un jour. "

2 commentaires:

  1. Evidemment, Tutu, ça m'interpelle. En lisant l'extrait je souris, car la robe blanche des mariées et le costume noir des mariés vient du ballet romantique qui inventa le ... tutu! le tutu long symbolise la jeune morte, que reprendra la jeune mariée, qui meurt ainsi à l'enfance, à l'innocence (ça oui!) etc.. Voilà pourquoi monsieur est en noir : il est en deuil de la jeune fille.
    Proche de l'extrait donc!

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  2. merci pour ces quelques précisions... le "tutu" est à lire instamment... parfois, je me dis que c'est une supercherie... cela semble tellement énorme (surtout que l'excellent éditeur gersois tristram - des types qui invoquent le prénom du héros sternien dans la dénomination de leur maison d'édition ne peuvent être mauvais - semble vouloir nous refaire le coup avec "un coco de génie"), et à d'autres moments je me laisse simplement emporter par la folie ambiante... qu'il en soit de même pour vous !

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