... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

mercredi 29 septembre 2010

nocturne, hein, dis, hein...

la nuit: moments punks, au hasard


#1 - woooooooouuuuuuuuuuaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh! il était où, l'autre jour... pas venu, parce qu'il ne faut jamais venir... pas fou, le zouave... n'empêche qu'il fut attendu... cervicales pesantes, à regarder le ciel... et ses étoiles, météores... et merde, t'es là, t'as presque froid même en été... t'attends comme ce couillon de brel qu'attendait madeleine... et qui vient pas... bon, heureusement que la guerre n'est plus qu'un souvenir, quoi... parce que sinon, on aurait tous fini au trou...je sais, il ne faut jamais venir, mais que voulez vous, j'avais besoin de me les jambes dégourdir... alors tant qu'à faire, autant y aller... et si personne n'attend, hé bé, il y aura personne pour m'engueuler, quoi: gros point positif,ça... quand même... faudra le dire aux publicistes... bon, il est pas venu, j'aurais pu aller le chercher, mais comme ça, je me suis dit: c'est la france du XXIe siècle, quoi, on va pas faire chier les gens, radio paris ment plus, car radio paris est muette - ou partout, en fait - ... ne pas s'énerver, éviter les chemins de traverse et autres trucs au bord des forêts: hé oui, camarades, la nuit, les sangliers sont en vadrouille, donc calmos... bon, je suis là, y a même pas un truc à boire - la voilà, la vraie honte - et le jour se lève même pas, normal au milieu de la nuit, tu me diras, ou tu me diras pas... mais quand même... tu m'y reprendras, nom de zeus! j'suis plutôt sympa, à la base, même si je suscite continuellement l'antipathie... et c'est même peut-être pour cela que je suis là, à attendre un type dont je sais qu'il ne viendra pas, puisque la guerre est finie... il nous en faudrait peut-être une, de guerre... pas une bonne, mais une mauvaise, histoire de... et j'aurais plus besoin d'aller chercher ce con, vu qu'il serait déjà parti... hé bé, hé bé, j'suis pas bien gentil... il ne faut pas souhaiter la mort des gens, comme disait la chanson... mais va dire ça au gus qui attend, ouais... il est pas bien méchant, mal payé, et peut-être bien seul au monde... au loin une silhouette... fugitive... même le marchand de sable a déserté... hé bé...



#2 - bon, l'autre nuit, enfin, il y a déjà quelques nuits, j'étais buvant un godet chez mon camarade le david vincent du fruit de mer - j'expliquerai ce surnom un jour peut-être... j'étais bien fatigué, encore plus qu'à l'instant, c'est dire... je me suis assoupi trois secondes... ce qui a permis à mes hôtes de fuir... ce qui est étrange, puisqu'ils étaient chez eux, quand même... à peine endormi, aussitôt réveillé par un claquement de porte... en pleine nuit - quatre du mat, en gros - je m'engage alors sincèrement dans un retour: le retour vers mes pénates... soit trois bons kilomètres dans la nature, au bord du lac, the ancient lake, babe... et me voilà parti, aviné et en confiance, vers un horizon certain... le mien... j'hallucine à peine dans la nuit et sous les arbres, bercé par les vaguelettes qui viennent tranquilles, s'écraser à mes pieds presque... quant, arrivé à hauteur des campings, vive le camping, je suis agressé par une bande certaine de types - style huit garçons quatre filles - qui s'écrient: " les parisiens sont sympas ( authentique) "... c'était le jour de paris-bordeaux au foot, pour ceux que ça intéresse... bon, j'assure serein, et je repère rapidement la bouteille de JB dans les mains de celui qui semble être le meneur... JB , c'est relativement dégueulasse, sauf à quatre du mat, quoi... le garçon me tend donc la bouteille, et je m'endors à peine dessus, expliquant que oui, les parisiens sont sympas... une conversation s'engage, dont les motifs m'échappent aujourd'hui... mais qui me permet d'attaquer avec une certaine force la boutanche des exilés parisiens... sont-ils sympas, fous ou perdus? je m'en souviens à peine, mais je dois avouer que ce genre de rencontre nocturne, alors qu'on est certain d'être pour quelque instant seul au monde, est tout à fait agréable, dans sa surprise même... merci camarades que je ne connais pas, et désolé pour votre bouteille, mais fallait pas me la tendre, aussi...



#3 - par chez moi, souvent, pour se saluer, ou pour échanger quelque marque d'affection, il arrive que nous nous roulions par terre, en tentant de nous assommer quelque peu (à peine). ce n'est vraiment pas méchant, tout juste sympathique... il se peut que nous égarions alors quelque accessoire - à l'instar d'une de mes boucles d'oreille, voici trois ou quatre mois - au sol perdu au milieu de la cambrousse, mais ce n'est jamais grave... car nous aimons toujours à boire, et ici comme ailleurs, tout se finit autour d'un verre - d'une taille certaine, je vous l'accorde... et jusqu'au petit matin, une musique sourde plein les oreilles, nous redécouvrons chaque centimètre carré du jardinet de notre hôte... en balbutiant, en rigolant... en lisant, en écrivant, comme aurait annoncé l'inénarrable julien gracq - lui et personne d'autre, du reste - et ce rire qui monte en nous, alors que la nuit se prolonge, ou s'achève, finit de nous rendre fou, ou juste échauffé, peut-être... alors au matin tout cesse, et las, comme pour prolonger la nuit, nous marchons avec lenteur le long des nationales - bon, très bien, des départementales... et personne pour écraser nos nuits vacillantes, ou nos matins défaits.... misère...



#4- dans la nuit glaciale étoilée... dure, cassante, sèche et rigoureuse... l'errance incertaine a du bon... dans sa promesse de rencontre malencontreuse - ou providentielle, du reste - réduite à une notable quantité d'importance nulle, comme l'écrivait le poëte - à son banquier - plaisir du souffle cristallisé, et du silence oblique...
un vent hostile et pénétrant, une flasque meurtrie et cordiale pour seuls compagnons, l'avancée sévère est déviée à peine, et avec affliction le claquement de mes quelques pas se perd dans l'ombre... je repense à ces années maudites, et aux ténèbres vénéneuses traversées... aux âmes fourbues de nos décrépitudes - où sont-elles donc ?
en fin de compte, je chemine encore quand à l'esprit me vient: ON SE LES PELE, PALSEMBLEU...



en annexe: la fameuse lettre, d'isidore à darasse...

22 mai 1869

Monsieur,

C’est hier même que j’ai reçu votre lettre datée du 21 mai ; c’était la vôtre. Eh bien, sachez que je ne puis pas malheureusement laisser passer ainsi l’occasion de vous exprimer mes excuses. Voici pourquoi : parce que, si vous m’aviez annoncé l’autre jour, dans l’ignorance de ce qui peut arriver de fâcheux aux circonstances où ma personne est placée, que les fonds s’épuisaient, je n’aurais eu garde d’y toucher ; mais certainement, j’aurais éprouvé autant de joie à ne pas écrire ces trois lettres que vous en auriez éprouvé vous-même à ne pas les lire. Vous avez mis en vigueur le déplorable système de méfiance prescrit par la bizarrerie de mon père ; mais vous avez deviné que mon mal de tête ne m’empêche pas de considérer avec attention la difficile situation où vous a placé jusqu’ici une feuille de papier à lettre venue de l’Amérique du Sud, dont le principal défaut était le manque de clarté ; car je ne mets pas en ligne de compte la malsonnance de certaines observations mélancoliques qu’on pardonne aisément à un vieillard, et qui m’ont paru, à la première lecture, avoir eu l’air de vous imposer, à l’avenir peut-être, la nécessité de sortir de votre rôle strict de banquier, vis-à-vis d’un monsieur qui vient habiter la capitale…

… Pardon, Monsieur, j’ai une prière à vous faire : si mon père envoyait d’autres fonds avant le 1er septembre, époque à laquelle mon corps fera une apparition devant la porte de votre banque, vous aurez la bonté de me le faire savoir ? Au reste, je suis chez moi à toute heure du jour ; mais vous n’auriez qu’à m’écrire un mot, et il est probable qu’alors je le recevrai presque aussitôt que la demoiselle qui tire le cordon, ou bien avant, si je me rencontre sur le vestibule…

… Et tout cela, je le répète, pour une bagatelle insignifiante de formalité ! Présenter dix ongles secs au lieu de cinq, la belle affaire ; après avoir réfléchi beaucoup, je confesse qu’elle m’a paru remplie d’une notable quantité d’importance nulle.



#5 - soufflerie, soufflerie, soufflerie !!!!

le monde est une vraie soufflerie
les hommes ont le toit qui frémit
d'élévations en corridors
fait froid là-haut et tombe mort

soufflerie, soufflerie, soufflerie !!!

nous sommes à l'heure de la panique
perturbation atmosphérique
nous sommes dans la nuit aveugles
et partout c'est la loi du foehn

soufflerie, soufflerie, soufflerie !!!

dynamitée par le klauklau
la pinède éclate en lambeaux
et d'ouragans en tourbillons
v'là l'averse de gravillons

souflerie, soufflerie,soufflerie !!!

les gonades pendues à l'anneau
c'est le vent du boulet qu'est chaud
bientôt ce s'ra la station mir
que nous ramen'ra le zéphyr

soufflerie, soufflerie, soufflerie !!!

la jeunesse emmerde le front de rafales
la jeunesse emmerde le fond de rafales
ad nauseam...


bon, on a bien eu les foies - pendant huit ou neuf heures, quand même : c'est long, comme lacune...
puis on a bien eu froid, because chauffage électrique...
mais je m'étais promis, si jamais mon toit résistait, contrairement à la tornade de 2003 où il s'était retrouvait dans le jardin, de goûter cette bonne vieille bière blanche que je m'étais procuré un peu plus tôt... et vous savez quoi... ben, elle était plutôt dégueulasse, cette bière...


#6 - lorsque la fracture est certaine, et la douleur absente, c'est qu'elle fut douce, la soirée...

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