... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

samedi 29 septembre 2012

sordide subliminal

l'incohérence est liquide elle échappe à tes doigts
convexe oblique pyramide
& lunatique
vice terrible à l'assemblée
- même déserte
Idadéliredautresjubilentàchier
mixe les interstices qu'il disait
sordide subliminal 
un leurre, je vous dis
le chaos, manifeste
derrière un néon sourd au milieu d'une nuit
- tonight
- live
- sold out
traverser la forêt primaire
avec ta peau à fleur de plaie
ailleurs n'est pas le bout du monde.
cette intention vaine & blonde
au milieu de rien
le chaos, indistinct

j'ai vu ce corps après minuit, sombre comme le jour, perméable à bien des nuits sans lune, l'errance en bandoulière et l'extase limite. opaques sont les sommes de ses évasions blêmes. cette peau incertaine et la désespérance. encore pour une heure ou des siècles. en nuits splitées d'alerte...

vendredi 28 septembre 2012

mes chers petits éternels...



(p.27, photographie d'Artür Harfaux - 1927)


glande pinéale
rien qu'un point torride
au bout d'une
interminable étendue
de froid glacial

(p.86)


(p.91)

Mourez-moi ou je meurs tuez-moi ou je tue
Et songez bien qu'en cessant d'exister je vous suicide

(p.102)

in mes chers petits éternels, Roger Gilbert-Lecomte, L'Ether Vague, 1992.

jeudi 27 septembre 2012

une apostrophe.

est-ce donc l'affranchissement des tabous, la liberté ?

dimanche 23 septembre 2012

on en a jamais fini.

j'aurais toujours voulu être un bon garçon, faire des études longues ainsi que de l'argent, toujours plaire aux filles qui plaisent  aux autres, ne plus boire ( malgré le fait que la vie afflue quand l'apéritif s'étire) et user d'excitants - mais point d'hallucinogènes - pour être bel par tous les temps, mais non...

mourir d'un arrêt cardiaque, comme tout le monde / se convertir au surréalisme via days of your lifes / avoir la passion du kir / et celle de la feinte / toujours être ailleurs / et désirer savoir ce que sont devenues Laurence Romance (rock express) ou Véronique Delbourg (l'esprit de famille) / tant de vies incertaines, mais non...

limites intestines: Joy D à l'épreuve de l'onde propagée: par ici manifeste. ailleurs, le vide, ou... je ne suis rien, comme tout le monde, clandestin pas même. la vie est monotone, sauf à l'explosion de bombes - de peinture, ou presque... encore mais non...

on en a jamais fini. on pèle sans soleil, ou bien on chute sans ravin. on se marre sans grâce, et on attend rien, avec élégance... tirer plus souvent et voir sa vie en la pénombre, sauf... boire encor et vivre quelque instant nos persistances rétiniennes, sinon...

samedi 22 septembre 2012

faim

langue dévastée marécage astre anus - sa pénitence mon achèvement / faim / insane la fureur comme la trace scalpel épiderme / naître pour rien n'être / ils aimaient tant la danse pourtant, mais tout le monde est malade, maintenant / la nuit remue le jour qui suit / langage adoubé défaillance système - après les machines calanche (never lookin' in the eyes) / faim / avec l'humain pas un outil ne suffit - même / et la soif de l'ordre n'est rien / l'existence élastique est concrète - toujours ouïr ricanements - à bringuebaler  l'être (néant ? éphémère ?) / EMIETTER L'ILLUSION / vaste indue écorchure / faim de partie / partout présente... comme au détour d'une allée inélégante / de la fuite...

divine vénéneuse...





5 août 19...


Catacombes de San Gaudisio. Celles de Paris ne sont rien en comparaison, il faut venir à Naples pour voir une telle chose. Baroques, fantastiques, les catacombes de San Gaudisio s'étendent sur un immense parcours et l'on dit même que certaines galeries oubliées les relient à celles de San Gennaro. Les femmes viennent ici implorer les grâces des Ames du Purgatoire, comme elles nomment naïvement les forces infernales, et elles y pratiquent le culte des ossements. Les crânes, souvent polis à la cire, coiffés de perruques, disposés sur de petits autels privés par des fidèles qui leur sont d'ailleurs totalement étrangers, font l'objet d'un très actif négoce de la part des gardiens. L'atmosphère de ces catacombes païennes - car c'est bien ce qu'elles sont - est absolument irréelle. Les prières murmurées, les ombres des femmes que la lueur des cierges projette sur les parois de macabre rocaille, les squelettes et les momies habillées dans leurs niches, l'odeur des ossements et des offrandes forment un indescriptible environnement. D'emblée, je fus enthousiasmé.

Comme je m'engageais dans une galerie moins fréquentée, mon attention fut soudain sollicitée par le manège d'une des fidèles. C'était une petite femme grasse comme elles le sont toutes là-bas mais qui paraissait encore assez jeune. Un genou posé sur la chaise au dossier de laquelle elle s'accoudait, la croupe saillante, le cou tendu, elle approchait son visage jusqu'à toucher une tête de mort posée sur la cimaise. Le profil de la femme et celui du crâne se détachaient nettement sur la lueur rougeâtre d'une lampe, la bouche de l'une posée en ventouse sur le sourire de l'autre. La femme avait réussi à introduire dans la mâchoire sa langue que je voyais à contre-jour, lécher et frétiller entre les dents du mort, incurvée, pointée comme cette corne de corail, le vieux symbole phallique que les Napolitains portent contre le mauvais oeil.

Tantôt la femme ramenait cette langue que je devinais étonnamment dure et charnue, jusque sur les incisives du mort, la promenant tout le long de la denture extérieure comme une main caresse un clavier, tantôt la plongeant aussi loin qu'elle pouvait pour lécher l'intérieur des molaires et la voûte du palais.

Tout à son plaisir, elle ne m'avait pas entendu approcher. Je l'observai quelque temps mais elle remarqua soudain ma présence et se redressa en étouffant un cri. "Vous n'avez rien à craindre de moi" lui dis-je, "mais voudriez-vous recommencer ce que vous faisiez tout à l'heure ?" La femme me regardait d'un air méfiant. Elle devait avoir une trentaine d'années et appartenait visiblement à la classe moyenne, peut-être était-elle femme de petit commerçant ou de fonctionnaire subalterne. Je répétai ma demande et le reflet d'une idée qui sans doute lui parut brillante se répandit sur son visage: "Si l'on nous voit, je dirai que c'est vous qui m'avez forcée à le faire." J'avoue que je fus confondu de la ruse grossière avec laquelle elle avait retourné la situation. Mais déjà et sans rien ajouter, elle était revenue à son crâne, les yeux demi fermés, la langue tendue.

Ce que le spectacle et le lieu avaient d'insolite, joint à l'euphorie ressentie dès mon entrée dans les catacombes, me causèrent l'effet auquel un nécrophile peut s'attendre. Je désirai cette femme, bien qu'elle fût vivante. Je relevai sa robe noire et, écartant une culotte de coton, je découvris un large fessier poli et diaphane comme la cire des cierges environnants. Il était encore plus lisse au toucher qu'à la vue. Ayant glissé la main dans sa fente, j'en retirai mes doigts mouillés d'une liqueur opaline qui me déconcerta - les mortes ne sécrètent rien de tel - et qui m'eût peut-être rebuté si son odeur n'eût rappelé celle de la mer, image et soeur de la mort. Ainsi, la pensée que toute chair porte en soi le ferment de sa destruction, aviva l'envie que j'avais de cette femme mais le désir m'abandonna à l'instant même où je tentai un contact plus profond, tel un château de cartes qui s'effondre dès qu'on y touche. La femme se retourna vers moi, le visage distordu de colère: "Je vais dire que vous avez essayé de me faire violence." J'ignore pourquoi le dépit la portait à me menacer ainsi. En tout cas, je m'éloignai aussi vite que je le pus.

Dans mon appartement du Pausilippe, je me sentis soudain envahi d'amertume et de tristesse. Je voudrais vivre et je voudrais mourir mais je ne peux ni vivre ni mourir. Est-ce cela le Jardin des Olives ?

in le nécrophilegabrielle wittkop (régine deforges éditeur, 1972) pp 78-81 

vendredi 21 septembre 2012

Poésie me bombe.

Le Beau ne me dit rien.

Le Vrai ne me touche pas.

Le Juste ne me regarde pas.

Dieu ne se mêle pas de moi.




Mais la vie me parle et le monde me captive.



Entrées en matière, ( nous, 2010)  p.96.


vertigo, another...


S’incliner face à cette tension – éphémère électrique éternelle –
(Ici.)
Monde prévisible
Introduire le suicide en bourse.
Ouïr ce grondement
Mais d’une oreille frêle
En attente
Rien
Organiser le désastre
Anthracite – lorgner ;
Hier et vers l’est
Avec le sourire
Engendrer le vertige
En ce déséquilibre stable
Et versatile.
Comme soif du désordre
Echancrer l’espérance
Et l’enveloppe, à vif
En rêves allusifs
Le vieux monde s’effondre – martyr & lentes zones d’ombre.

lundi 17 septembre 2012

voire pour le monde...

(...)
Une grande clameur tournera autour de l'Europe et l'Europe n'entendra point. l'Europe dormira gardée par ses polices et ses léviathans mercenaires et seules feront bruit les contestations des usuriers.
Et pourtant, Europe, en vérité je le dis, c'est cette année même que s'éveillera dans ton sein l'Esprit de ta Mort.
Car l'an 2000 écarquillera les yeux en vain et ne découvrira plus l'Europe sur la croûte du monde.
(...)

Roger Gilbert-Lecomte, LA PROPHETIE DES ROIS MAGES, in Le Grand Jeu, revue, automne 1930 (Jean-Michel Place éditeur, 1977)



inquisitif indécis, presque.


nous sommes ici ailleurs, et peut-être ici...

samedi 15 septembre 2012

, sublime

de sexe seul dans la pénombre
la phrase  érode
instinctuelle
ta phase inonde
"rien peut-être"

courir après les nuits à l'existence feinte encore des pulsions récentes & éphémères cette distraction...

point de morceau de fer en ce morceau de chair 
mais des craintes, vaines même...

je l'ai vu dilatoire cette indécision en une litanie d'étranges scansions à la pâle immanence fugitive...

brève "langue longue"
volutes violacées
à l'encre capricieuse

émacié cet antre
à nos gorges, sublime.



réussir sa vie

(...)vendre cinq cent mille livres avoir qui me trouvent beau bien des copines bannir les sels de bain pour la cocaïne arborer sourire factice acheter parka et fruits pourris boire des cocktails au bord de la piscine pisser à la raie des michel: denisot field drucker morin poivre d'arvor sortir avec des actrices et pratiquer l'amour tantrique affirmer que jeunesse ne fut que souffrance demander à pascale clark si nicolas rey est le frère d'olivier fumer (même du belge) en tenant l'objet du délit entre l'annulaire et le majeur investir france culture seulement après midi (voinchet non, richeux oui ,veinstein ok) boire du bon vin rarement meilleur que le mauvais se marier avec une chanteuse instable ou une amie d'enfance (même si d'amis il n'y a pas) accepter une interview définitive (type inrocks) manger la robe en viande de lady g. partir à la rencontre de patti smith à NY coucher avec quelque championne olympique de natation pourquoi pas faire par hasard une TS avoir son portrait dans libé écrire une chanson pour indochine rencontrer samaha sam pour quelque hebdomadaire  boire des whiskies de vingt ans d'âge comme s'il en pleuvait toujours être sur la photo faire une lecture habile au président se faire enlever  par quelques encagoulés de service vendre encore des livres mais écrits par d'autres ne pas échapper à la vitrine ni même à la gondole finir ivre droit dans ce flashes mur ou dans ce nébuleux décor(...)

lundi 10 septembre 2012

Mon commencement et ma fin.


Noir-silence du miroir limpide et fulgurante angoisse d'un instant - contre-ciel de diamant tendu à se rompre, tendu à jamais - horizon dernier - je te suis acquis une fois pour toutes les autres - solitude de cristal - noir brasier d'orgueilleuse splendeur - anti-sommeil damné - hasard plus que noir du vide, je livre ma perdition à ta grandeur d'âme sans fond, pur somptueux négatif du givre - aiguille perdue - pierre qui vire à l'autre - nuit blanche d'icône et dans sa chute de plomb agrandit l'orbite infernale de la perdition volontaire justice insondable du crime gratuit et de la folie - sombre vol d'oiseau des îles maniaques, dont la ligne de conduite trace les arbres multidimensionnels de l'agoraphobie - synthèse virtuelle de la somme et de la différence noire liberté de la mort, ma femme, je t'abandonne ma perdition.
Je suis trop exigeant pour vivre.
Mon être, détruire la vie. En jouir comme les morts savent le faire - les Vampires.

1948

extrait de des proies aux chimères, in écrits (christian bourgois éditeur, 1999), p.199

samedi 8 septembre 2012

avec la gangue sale qui soulage la nuit...

fragment fragrant flagrant
l'autobiographie est un leurre
et la sidération, saisissante...
partout la même merde
(à quand un télé-achat érotique: godes en stock, gel en option, lingerie borgne, popper's pour tout le monde)
de l'oeil coule un poison insincère
on en a soupé des syndromes post-traumatiques / le traumatisme est la vie
"SI T'ETAIS SORTI AVEC ELLE ADOLESCENT / T'AURAIS PONDU UN TRUC QUI MARCHE, MAINTENANT" (!?)
(à intervalles stricts,) quand Ironie se fait cynisme, dormir
ou presque
avec la gangue sale qui soulage la nuit
errances 
à nos connexions neuronales & indemnes...
saloperies intrinsèques les vies
tu fulmines et tu haines
FUIS
blanc d'herbe en libre-service (libanais rouge en sursis)
point de messe pour un dieu mort
quant à l'asile, labyrinthe.
ta page blanche est mon sursis.

vendredi 7 septembre 2012

coma

Indécence limite/Métal Bong/En finir/prémisses de récits contemporains mêmes/les princesses se tuent les autres assassinent/là-bas comme ici, personne/rouge sang ce sourire/irradie la plaie, béante/Tout est limpide Non/énigme translucide métal hémoglobine/le Ressassement/cruauté ravine/la dévastation-ruine/comme principe de plaisir/Revoir la côte en un vertige/Indécent/Sous l'opacité la chute/De l'édifice/Pas même cernée/De l'oeil, un supplice/Délice rare/envoûtement & magnétisme/pensée(s)/pureté passion révolte/paupières feintes à l'aube sourde/escale leurre/soir d'atoll salves lasses/IMPULSION-DIVERSION/interstices-sacrifice(s)/quand foisonne la nuit...