... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

mercredi 23 avril 2014

A quoi bon tant d'effort puisque la mort, au bout du compte, est inévitable...

" Qu'as-tu ga[gné]
   A [te] perturber de la sorte ?
[ A te bouleverser,]
   Tu t'es (seulement) épui[sé],
Saturant tes mu[scl]es
   De lassitude
Et rappro[chant]
   Ta fin lointaine !
Comme un roseau de la cannaie,
   L'humanité (doit) être brisée !
Le meilleur des jeunes hommes,
   La meilleure des jeunes femmes,
[Sont enlevés (?)]
   [Par la main (?)] de la Mort,
La Mort
   Que personne n'a vue,
Dont nu(l) n'a aperçu
   Le visage,
[Ni] [entendu]
   [La] vo(ix):
La Mort cruelle
  Qui brise les hommes !
Bâtissons-nous des maisons
  Pour toujours ?
Scellons-nous des engagements
  Pour toujours ?
Partage-t-on un patrimoine
  Pour toujours ?
La haine se maintient-elle ici-bas
  Pour toujours ?
Le fleuve monte-t-il en crue
  Pour toujours ?
(Tels) des éphémères
  Emportés au courant,
(De) visages
  Qui voyaient le soleil,
Tout à coup,
  Il ne reste plus rien !
Endormi et mort
  C'est tout un !
On n'a jamais reproduit
  L'image de la Mort:
(Et pourtant) l'homme, depuis ses origines,
  (En) est prisonnier (?) !
Depuis que [ ]
  [ ],
Et que, les Grands-dieux
  Rassemblés,
Mammitu, la faiseuse du Destin,
  A arrêté les destinées avec eux,
Ils (nous) ont imposés 
  La mort comme la vie,
(Nous) laissant (seulement) ignorer
  Le moment de la mort."




in L'épopée de Gilgames: le grand homme qui ne voulait pas mourir, traduit et présenté par Jean Bottéro, Gallimard, pp 181/182

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