... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

jeudi 26 février 2015

Le Sud

Nino... 


mardi 24 février 2015

une seule chair, encor...

au loin devint corps lapsus déchiré plénitude sommée encor hier babel errance champ une fièvre terre corporelle écoulement de sang tiède, respiration, souffle dans ces univers parallèles, seule chair...  lambeaux de peau terres blêmes reliquats après l'errance mensongère élague geste musical respiration, redressement pierre silence ferveur membres endoloris épreuve convulsive urgence meurtrière perception révulse corps transe permanence traits nudifiés peurs page dangereuse éveil dérobé après les terreurs et cette hâte où s'éblouit merdre. errance fièvre. encor...

Les poëtes & le pognon

publié par l'excellent sitaudis, de Nathalie Quintane, un texte remarquable à découvrir ici & maintenant

samedi 21 février 2015

Barbare

S'effacer. Instinct précoce et prévisible. Me débattre par-delà les images. Rien même. Lignes de fuites après terrains vagues. En creux histoire d'affaissement. Voir intense encor s'épargner.
Elans en tourbillons, sourires encor énergumènes... Cuir amène après duel...
Frapper ton visage, détruire tes yeux...
Faiblesse triomphante jaillir encor après les errements...
Planté la lame encor'
Savoir ainsi la pénitence
Hier.
Lutte longue cruelle.
Violence au loin
Puissance erratique
Dernier bassin grande détresse. Désert à la nuit. Borne blanche après destin. Barbare.

vendredi 20 février 2015

écarlates...

hasard élan
idée crasse
sente longue
soleil de choses
ailleurs même
souviens-toi
nuits scélérates
tremblements de jours
écarlates
duvet merdre
peau douce
suite lasse
surprises
encor ainsi
merdre
écarlates
après les nuits
errance même
infinie...


Ivy, & co...


Possession, voire...

Perrine Le Querrec, sans titre, 2012

Langue (février 2013)
j'entrouve mes lèvres
je me balbutie
j'enfonce mes doigts
un à un les retire
je perce des trou tire
la langue
j'attends que ça sorte

L'homme-merde (février 2015)

L'homme merde prend de ta place prend toute la place prend ta place
attends sa récompense aime les hourras adore les rosettes
L'homme merde te publie/t'expose/t'engage/veut te sauter te publie/t'expose/t'erngage/ne peut te sauter/t'oublie
L'homme merde te saute dit t'aimer te saute l'une après l'autre il saute tous ce qu'il trouve et toujours dit t'aimer
L'homme merde condescend à te voir créer plein de morgue pour ses merdes décervelées condescend le con
L'homme merde présent dès ta naissance une fille pas de chance la route sera longue
L'homme merde, rien à faire, ni décennies, ni lois, ni mentalités, l'homme merde ne progresse pas & patriarcat machoarcat couillarcat bitarcat il pense pouvoir te gouverner te protéger t'écraser et te sauter toujours
L'homme merde tant se répand qu'on croit parfois sentir soi-même la merde
L'homme merde réduit le grandiose enfonce dans ta bouche une cueillère sale et lèche la cuillère sale et mange la cuillère sale
Hommes merde de tous pays superunis , pouvoir, superpouvoir, corps à bosse et capes au vent.

Peupler (décembre 2014)

Le problème avec les corps organisés
Les corps renfermés
Le problème avec les corps embaumés
Les substances introduites
Les organes ambulants
C'est la difficulté à peupler

C'est si dangereux les êtres organisés
Les têtes adaptées

Dans l'intérêt des sages
Des légitimes
Des nécessaires
Interdire l'accès des vivants aux morts

Miracle (décembre 2013)

je n'écris pas une histoire mais une langue
je n'écris pas une situation mais une forme
je n'écris pas des personnages mais des langages
je n'ai pas besoin de sentiments d'anecdotes d'amour
je veux des puissances des mots ajustés des possessions des folies des guérisons
je veux des volumes pas des décors pas des déguisements pas des costumes
je me fous de la narration de la progression
je marche dans la boue je tombe à genoux je frappe au coeur
chaque mot est une découverte une horeur une solitude
deux mots sont un miracle
les recherches interrogent soulèvent le sujet l'écorchent.
l'écriture est une anatomie elle sort chaque organe le pèse soupèse dissèque
je passe des mois à remettre dans ce  corpsécartelé les organes étudiés je referme suture au fil de crin au fil rouge au fil noir, la peau de mon support ses poumons remplis d'eau et de pierres tant qu'il ne respire pas je ne respire plus nous supprimons l'air entre les mots
il n'y arien de plaisant à me lire rien de confortable rien de réconfortant
la langue s'essuie au regard humide luisante elle pénètre s'insinue si bien aiguisée qu'elle scarifie laisse trace devient trace

jeudi 19 février 2015

monde-là

Pourquoi même
ébats pénombre
état décombres
fatalité de songe
oeil ouvert
chutes
intensité
séquence
après l'ozone
milieu
voix monotones
en vain
monde-là
hémisphère
à l'indifférence
ton fer
rythme
vacille
nuit l'ivresse
après la basse-ville
obscurité ne presse
rives remuées
ataraxie
démence
après masques
masques encor
ailleurs ici
ce trou couvert
une mégarde
comme abattue...

ainsi cambrure...


Saint-tropez, France, 1981
photographie: Elliott Erwitt

mardi 17 février 2015

Fission crasse...

Rompe le corps claque la rive art à collapse après les villes savoir errance en charme irone pilé rhizome après faillance ainsi savoir... Savoir encor à l'harmonie de ces caprices l'étrange route s'efface à peine comme elle s'inscrit à cette escale spécieuse un temps misère parmi tous ces lustres comme autant d'hémisphères en ces temps roue libre passagère eros energumene te voir aussi être le trouble et fumigène après les spasmes quelque insolence encor les miasmes par-delà  douane voir au jour dit inénarrable cette histoire ainsi enfouis menus secrets connerie crasse encor l'atome fission crasse menace ainsi le savoir... Connais-tu l'admirable t'apprends à vivre remarquable après l'incertaine atmosphère. Encore ici après l'errance est cette ville nuit comme incurable est hier.

lundi 16 février 2015

Rééditer Rouzier

Alors revenait la voix - le silence - la dure alternance des interruptions, leur langage.

Phases rompus. Membres discontinus. Et le vide alentour. Eclats de couleurs, BRUSQUES, dans tout ce noir.

MAIS... Nous mettions en ce mot tous nos espoirs, toute notre force de faire obstacle, et ainsi suspendus, d'arrêter là, un instant, en abîme, temps et espace (et nous, solitaires, muets-parlant, ô notre rire). Et non point tant ici introduire opposition que dissoudre, ouvrir, MAIS, sorte de neutre, qui mollement chavire, mot concentrique.

Et par cercles s'organisent laissant intact le paysage - à la très chère, à la très belle, à la très bonne.

Image très généralement significative: sapins, herbes hautes, zones d'un ciel bleu et très pur (PRUSSE).

A la très chère, à la très belle, à la très bonne.

Comme si, zone ronde et captive, au plus obscur de l'eau - son calme - se levait un tourbillon, des vagues.

Et nous, décomposé par ce mélange, allant, venant, NOUS et fantômes, incapables d'acquérir ce corps nouveau qui pèse cependant, promesse-menace, sur notre corps ancien.

MAIS et fantômes.

Tandis que nous visitons des plaines immenses - enfonçant nos pieds dans des trous brûlants, nous baignant de sable, de pierres, d'épines, (et nos visages marqués, et nous vêtement roux, en loques, révèlent depuis longtemps la faim, la soumission à la faim, sa torture.)

Sans qu'aucune intention précède l'acte, sans même que s'organise la facilité des obstacles, dans cette transparence de l'air nacré - ici ou là, (voyages) - tandis que monte et descend cette poitrine qui respire, soulevant jusqu'à sa bouche un bol où il boit, là, retombe, remonte le geste, clé entre mille autres, et t'entraîne, chute où tu, (nous) nous prenons.

Volupté de la parole. A la très chère, à la belle, à la très bonne.


extrait de Non rien , Agnès Rouzier




samedi 7 février 2015

blow up, ou...

d'ailleurs rien va... avoir l'air pourquoi... un morceau de cire bien droit... à découper voire... cet instant plus long qu'un regard... quel temps ailleurs ici ? quelle errance ainsi. une courroie après la transmission. est-ce même ? incognito... par-delà l'éphémère... moderne... après cette fête... blow up... prendre encor à l'amer... nue hier... exposition rentrée... vivant à l'hémisphère... scintillante incertaine... un oeil après la transe... éphémère lointaine... après les bruits du vent... à l'angle nébuleux... savoir est un néant... comprendre  un phénomène... à la fin de l'écran errance passagère... en un cadre restreint après les zones d'ombre...

vendredi 6 février 2015

dans l'ombre...

seul à la pénombre atmosphère après rien ce silence immobile os ainsi à ce corps tourbillons hémisphères après les métaphores vibrionnantes la douleur tout au fond existe liminaire bien l'antre au corps énergumène savoir l'anse à nulle autre pareille sifflement par les murs inestimable zone à la langue gonflée après les strates en chimères telle une errance mensongère qui, où, quoi , après le mot longtemps, premier trait , quelque part, sortir de ce tumulte, au hasard. murmure ou gémissement à la pensée du mur succède l'agrément pour un temps incertain le souffle quelques mots hier incohérence & fin de voix barre d'attache place des mots ou ligne trace possibilité d'errance ou sorte de petit miracle imprécision du moment écriture seconde onde instable répétition discours dans le désordre silence affolement autres mots autres sens déroulement du temps en saccades ou en flash écoulement du sang toujours un peu le même famille obreptice ou distinction du vice après le temps ou les temps poursuite haletante avec l'ordre quelconque et sans repère à la cassure après la lutte avec le silence vibrent encor opaques les moments ou monuments l'espace balayé jusqu'au fond de la fin.

mercredi 4 février 2015

mardi 3 février 2015

Non est hier

Savoir pas étrange distance latence ignorance non est hier ou encore indolence après ces freins insolence même hélas intense climat ionosphère atrabile sens incertain après l'onde errance d'ombre même ailleurs après les combles non est hier ou même immanence versatile certitude ou vacance lente après l'indifférence à la nuit merdre espérance au-delà de l'orbe après turbulences non est hier après les fragments soit....

Jalousie

  Si je n'écris pas ton nom, j'ai peur que tu sois là toujours au creux de moi, cicatrice suppurante de la fêlure initiale, l'endroit où ça a craqué après des années d'érosion, des années de résistance.
  Sortie de l'ombre de l'adolescence à tâtons, je devenais femme pas à pas et je me voulais grande, je me faisais belle, invincible, la plus brillante, la plus bruyante, celle à qui on voudrait dire arrête un peu ton cinéma. Patiemment j'écopais, ou je comblais un gouffre. Je me renforçais. J'avais presque oublié tout ce qu'on m'avait enseigné sur le sexe faible, presque oublié que je suis de cette race-là, de la lignées des damnées, des impures et des maudites, des impuissantes et des soumises. Je m'étais faite irréductible. J'étais amoureuse, fière et heureuse. Je me sentais presque solide sur mes fondations.

  Et puis est arrivée dans ma vie, belle et solaire, pour marcher dessus, juste à cet endroit, pile là où la surface était la plus fine, la plus fragile, à peine plus solide qu'une pellicule d'argile séchée au soleil, cataplasme de fortune sur le symptôme de la blessure originelle, là d'où je suis sortie du ventre de ma mère, là où il est entré sans capote et sans permission, ce garçon qui restera sans nom dans mon histoire parce qu'il n'en mérite pas, parce qu'il y en a tellement des comme lui. Grande foule anonyme de mâts levés pour pourfendre, ils sont exactement l'inverse des minorités silencieuses parce que passées sous silence: ils n'ont pas besoin de nom pour exister, pour être visibles, en plein, là, dans ta face, pendant que s'active en bas le mât fourrageur, dans la plaie, la fente d'où sortent l'humanité et tous ses maux.

  J'ai vu ce film avec cette fille qui a les dents dans le vagin. CLAC ! d'un seul coup elle te démembrait le vit pourfendeur, CLAC ! sans préavis, CLAC ! le sang giclait. Pas celui de la fille.
  Moi j'ai trouvé ce film très sensé. Je regardais le visage concentré de l'actrice, sereine, décidée, sûre d'elle, qui part sac au dos sur les routes en auto-stop, seule. Elle n'a pas peur. Elle se sait protégée là où  on est le plus fragiles.
  Mais il n'y a pas que les bites qui font du mal. Tu m'a blessée comme on m'a rarement atteinte, me prouvant qu'on est vulnérables par en bas aussi à cause de nos amies, nos soeurs, nos mères, nos filles. On est si facilement heutées, brisées, par les membres de notre propre camp, notre grande sororité, celles qu'on croit être nos alliées par principe. Le sexe faible, que s'affaiblit encore de se haïr entre elles.

  Je t'ai haïe durant un an.
  Un an de cauchemars. J'en ai fait deux récemment. Tu étais dans les deux. Et dans tous les précédents. Il n'y a rien à faire, je n'ai pas confiance en toi. Toujours pas.

  Peut-être... le jour où j'aurai guéri de ça, d'être une femme, je pourrai te pardonner d'avoir baisé celui que j'aime.
  Ma soeur.


in Insurrections ! en territoire sexuel , Wendy Delorme , Au diable vauvert , pp 91/94