... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

mercredi 11 mars 2015

Seppuku

Qui porte le squelette, mental et familial ? Nuls dieux sous les plafonds  - et le plafond regarde ailleurs. Elle devra s'en aller aussi - s'en ira - elle s'en va - elle est partie déjà, avec, dans l'à-rebours. Le reste de l'amour oblige. Les taches sur la peau. Les rides qui se creusent. Et ceux qui chantent les hauts faits - le chevalier sans maître, le rônin, le vagueur, ses quarante-six complices et les quarante-six épouses d'Edo. Archers ! Coup de gong ! Raconte l'aventure: Kotsuké no Suké double une femme et son dernier, maîtrisé, seize tués, et vingt-deux blessés. Voilà comment ils chantent. A courir en avant, à moins de disparaître. Les moines aveugles disent: son lit est encore chaud, sent le lâche. Dans la tapisserie, passez, cour intérieure - vers la cabane: l'homme-poignard dans le charbon, le bois, bondissant. Des gestes se mélangent, jusqu'au suicide ritualisé - seppuku. Jusqu'à la rangée de cadavres, face à la tombe du maître. En attendant la réincarnation. Et c'est là qu'elle viendra, dans la voix qui ne cesse de crier contre tout ce qui vague, l'Impermanent qui reviendra peut-être - qui ne reviendra pas.

extrait de Histoire du Négatif, 2. La femme du vagueur in Les Gestes Impossibles (Flammarion) p.85, Pierre Vinclair

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