... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

samedi 25 juin 2016

La lenteur.

   25 juillet 1977

La lenteur. il faudrait écrire un "essai" sur la lenteur. Tout ce qui tourne autour. Etablir pour le livre une liste de mots. Le ciel se dégage. La triple ligne des collines particulièrement nette. Je suis bien. Beaucoup lire pour que cela m'enrobe. Si je pouvais il y aurait tant de variétés de plaisirs. Pourquoi me suis-je énervée, - au lieu de les vivre - samedi, à faire des choses simples ? Culpabilité ? Mais pourquoi ? Pure et simple manifestation de schizophrénie dont je ne dois tirer aucun sens.

Relire tout Rilke. Je sens que pourrai y mettre un autre regard et qu'alors j'atteindrais avec lui, mon plein sens. Faire une fiche à part pour tirer de mon journal tous les projets de travail.

La lenteur. Mais parfois aussi accélérer le travail, seul moyen d'y être vraiment prise. Serrer le journées. Les intensifier: pas un instant pour se sentir vide.
La lenteur: Virginia Woolf, Rilke, Kafka, Flaubert, Mallarmé devant sa fenêtre, Mandelstam en Arménie.

Travail sur Antonin Artaud : inquiétude. Avoir toujours à l'esprit : qu'est-ce que quelqu'un comme moi a à dire d'Antonin Artaud ? Peut-être est-il important, dans la lecture, qu'un langage subjectif réponde à un autre langage subjectif, que l'apport se fasse par juxtaposition  et non par appropriation ou généralisation; A nouveau affirmer: c'est un moi, strictement moi, qui doit parler d'Artaud. "Un acteur on le voit comme à travers des cristaux. / L'inspiration à paliers. /Il ne faut pas trop laisser passer la littérature."

in dire, encore pp.116/117 Brûle Pour Point Agnès Rouzier

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