... MAIS ELLE PERDURE, LA FOLIE

photographie: mat jacob

mercredi 31 mai 2017

La Nausée D'Être


Je ne suis pas venu au monde
pour forger des bras aux centaures
pour donner mon sang aux mouchoirs
qui sèchent au clair de lune.

Je ne suis pas venu au monde
pour combattre mon ombre,
ni pour trouver un jour mes poings
becquetés par les faisans.

Je ne suis pas venu pour frapper
ni pour rire à la mort.
Je ne me souviens plus,
des civières s'en vont,
des galères flambent,
des genoux tremblent et des faucons se posent
sur des boules fragiles et vivantes.

Si je regarde en arrière,
la mort s'en va à reculons,
indéfiniment des portes claques
jusqu'aux placards de l'horizon.

La mort au rire vulgaire
derrière ses persiennes vertes
suce un bonbon anglais
et les tapis sont mouillés de tisanes.

Je ne suis pas venu au monde,
au commencement il n'y a qu'un grand rire,
au coin d'une rue une poupée de plâtre
ouvre, en suant une eau verte de rage,
des boîtes qui ne contiennent que des boîtes,
et sans fin des boîtes.

Plus loin, comme un coeur suce le sang,
un trou dans une chair gigantesque m'aspire,
des murs vivants, rouges et chauds,
me traînent par la gorge,
je ne veux plus me retourner,
que tout à l'heure on m'assassine
d'un coup de couteau de cuisine
entre les deux épaules.

La Nausée D'Être in Le Contre-Ciel (Poësie/Gallimard) pp.145/146 René Daumal

mardi 30 mai 2017

Magma

Ainsi va la vraie vie. De la roche en fusion, à l'intense désertion. Le multivers existe, je ne l'ai pas rencontré... Cold spot, merdre, cold spot. Encore boire à la lie relire ses classiques sentir le pancréas et l'inutile. Ne pas aller trop loin, ou par le fond. Estimer l'ennui. Savoir qu'une limite existe adoncques... Se perdre à la constriction comme on s'égare aux confins. Cold spot, merdre, cold spot. Et d'ornières en ignorance amère, partout alors furtive frénésie, météore flaccide après lassitude; quand l'errance se fait style...

dimanche 28 mai 2017

Nuits extimes


Extimités, merdre...

samedi 27 mai 2017

vendredi 26 mai 2017

Une inscription...

Ecrire est cet écart grotesque sublime à l'égard étonnant faille amère après des nuits à l'intestine hébétude encor fouir pour un moment tragique après cette évidence adverse ailleurs est la limite en cet instant critique savoir non imaginer voire pour quelque élément d'errance à l'aube après un nom inconnu subsistance de nocturnes errements ou... Evénement même, puissance extime...

lundi 22 mai 2017

Evagation

Sauvage lande
Temps des temps
Une atmosphère
Un horizon
Indice fuite
Blême scansion
Parmi l'élan
Evagation
Une ignorance
Après silence(s)
Et confusions
Cet abandon.



samedi 20 mai 2017

Element of crime...


Mille mercis à Romy...
Son Insta 
Son Tumblr

mardi 16 mai 2017

Cette nuit-là.

Comment en parler de cette nuit-là. Horreur, non, mais à d'autres le lyrisme, la poésie des entrailles déchirées. J'avais mal, cette conne de sage-femme, j'étais une bête recroquevillée, soufflante, qui préférait l'obscurité à la moindre veilleuse, pas la peine de voir l'apitoiement de ses yeux, il ne peut rien pour moi; Traversée des mêmes images pendant six heures, ni riche ni variée l'expérience de la souffrance. Je suis sur une mer démontée, je compte les secondes d'intervalle entre les vagues de douleur qui cherchent à m'engloutir, sur lesquelles il faut caracoler à toute biture en haletant. Deux chevaux m'écartèlent interminablement les hanches. Une porte qui refuse de s'ouvrir. Une seule idée claire, et fixe, les reines accouchaient assises et elles avaient raison, je rêve d'une grande chaise percée, je suis sûre que ça partirait tout seul. Ça, la douleur naturellement, depuis le milieu de la nuit, l'enfant a disparu dans les vagues. Il n'y a pas eu de grande chaise mais la table dure, les projecteurs braqués, les ordres venus de l'autre côté de mon ventre. le pire, mon corps public, comme les reines cette fois. l'eau, le sang, les selles, le sexe dilaté devant tous. Voyons ça n'a pas d'importance à ce moment-là, ça ne compte pas, juste un passage innocent pour l'enfant. Même. Il fallait bien qu'il voie cette débâcle, qu'il en prenne plein les mirettes de ma souffrance. Qu'il sache, qu'il "participe", affublé d'une blouse blanche et d'une toque comme un toubib. Mais être cette liquéfaction, cette chose tordue devant lui, oubliera-t-il cette image. Et à quoi me sert-il finalement. Comme les autres, il répète "pousse, respire, ne perds pas les pédales" et il s'affole quand je cesse de me conduire en mater dolorosa stoïque, que je mets à hurler. "Vous gâchez tout madame !" et lui, " tais-toi, reprends-toi !". Alors j'ai serré les dents. Pas pour leur faire plaisir, seulement en finir. J'ai poussé comme pour jeter un ballon de football dans les nuages. J'ai été vidée d'un seul coup de toute la douleur, le toubib me grondait, vous vous êtes déchirée, c'est un garçon. L'éclair d'un petit lapin décarpillé, un cri. Souvent après, je me suis repassé le film, j'ai cherché le sens de ce moment. Je souffrais, j'étais seule et brutalement ce petit lapin, le cri, tellement inimaginable une minute avant. Il n'y a toujours pas de sens, simplement il n'y avait personne, puis quelqu'un. Je l'ai retrouvé dans la chambre de la clinique une demi-heure après, tout habillé, sa tête couverte de cheveux noirs bien au milieu de l'oreiller, bordé jusqu'aux épaules, étrangement civilisé, j'avais dû imaginer qu'on me le remettrait nu dans des langes comme un petit Jésus.

Extrait de La Femme Gelée (1981), Annie Ernaux, in Ecrire la vie (Quarto/Gallimard) pp. 407/408

lundi 15 mai 2017

samedi 13 mai 2017

Soupir...

Je ne sais plus. Que trop. Moi. Pas moi. Stance lente. Fuite poursuite, merdre. Aspire l'inhérence, de la conduite, ivre, après l'élan. La transe même. Epaisse lasse quand l'errance... Intempérance. Encor attente parmi les nuits, fugaces. Je sens ton atmosphère, limite... Enigme après, apocalypse... Incertaine en ces temps... Par-delà l'ignorance, quelque instant, à ces nuits blanches, monde merdre, rappel même, soupir...

jeudi 11 mai 2017

Fiction Romance


Buzzcocks, Fiction Romance, merdre...

lundi 8 mai 2017

E/A merdre

Etre n'est plus possible, ainsi... Avoir peut-être. La nuit après la nuit. Un élan telle icône insane... Affres sérénité pareille. Pas même salve(s). Rien. Méditer encor. Rien. L'avoir su même à la veille. Rien. Consume l'oxygène. Rien. Un divertissement. Rien. Pour tout le monde, pas perdu. Rien. De vase en lise. Rien. Arrière l'avenir. Rien. Bien connaître la vie. Rien. Dépasser la valence. Rien. Savoir une ignorance. Rien. En ténèbres de crépuscule, à prétendre indifférence(s). Ivresse ainsi. Merdre. Après le soir irrévérence(s). Nuire...

L.C.



samedi 6 mai 2017